Mohamed BOUABDELLI
Arrêt : LES PLANS d’EAU de LA PLAINE de TIGRIGRA
Arrêt : LE RANCH D’ADAROUCH (s’il est toujours en activité)
Si le temps le permet, et si on peut avoir l’autorisation des responsables de ce domaine, il est intéressant d’observer le mode d’élevage des taureaux du ranch. La zone pastorale est caractérisée par ses collines dispersées facilitant la surveillance des troupeaux par des bergers à cheval (cowboys). Les cours d’eau sont aussi importants pour assurer le breuvage des troupeaux. La cohabitation avec le milieu agricole et pastoral traditionnel est un sujet intéressant à appréhender.
Les géomorphosites du Plateau d’Ifrane-Azrou-El Hajeb Aïn Leuh
Mohamed EL WARTITI, Mohamed ZAHRAOUI, Felice DiGREGORIO, Jo De WAELE, Driss FADLI, Benacer EL MAHI, Fatima KHARBOUCH, Amina MALAKI & Lamia ZILI
Dans de nombreux pays, la protection des sites géomorphologiques est établie ou en train de se mettre en place. Des conférences internationales ont montré l'intérêt croissant porté à ce thème. C'est pourquoi, il est évident que le Maroc doit s'engager sur le plan de la protection des sites géomorphologiques pour promouvoir un géo-eco-tourisme de qualité et développer une culture éducative quant à la protection du patrimoine naturel national.
Une destruction de tels témoins de l'histoire de la Terre et de la vie est irréparable, car ces témoins ne peuvent plus être reconstitués ou retrouvés ailleurs. Ils ont, donc, besoin d'une protection avant leur dégradation ou leur destruction, le type de protection et d'entretien dépendant largement de leur développement et de leur utilisation. Parmi les groupes qui utilisent les sites géomorphologiques et qui, donc, ont des raisons particulières de les protéger, on peut citer :
La protection du patrimoine géoscientifique revient à protéger toutes les données de la géosphère importantes pour l'étude de l'histoire de la Terre. Pour donner une idée de son importance, la conservation de cette source d'information est aussi indispensable pour l'étude de l'histoire du relief et des êtres vivants de notre planète, que la protection des ressources génétiques peut l'être pour la connaissance de la biosphère.
S'il semble impensable de protéger les espèces biologiques sans leur biotope, le principe est également valable pour la protection du patrimoine géoscientifique. Les sites représentatifs de la diversité du patrimoine terrestre nécessitent par conséquent une protection appropriée. Mais à l'inverse des biotopes, le patrimoine géoscientifique est peu mobile et ne se reconstitue généralement pas après une destruction. Cela signifie qu'il faut proposer une stratégie et un concept spécifiques pour leur protection.
En définitive, la mort des sites géomorphologiques est synonyme de la perte irréparable de biens naturels et culturels, de l'appauvrissement et de l'uniformisation du paysage. Elle aboutit à la perte de sites indispensables pour la recherche scientifique, les établissements d'enseignement supérieur, les géoscientifique, mais, avant tout des étudiants qui ne peuvent s'en passer pour leur formation.
Bien plus que la "mort" des sites géomorphologiques, c'est l'insuffisance des connaissances sur la valeur et l'intérêt de les protéger qui pose problème.
Il est par ailleurs primordial d'insister sur le fait que seules les générations futures seront en mesure de comprendre et de profiter du patrimoine géologique dans toute sa vraie complexité. La rapidité des avancées techniques, les perspectives d'automatisation du traitement des données et des animations numériques sont en effet autant d'éléments qui permettent d'échafauder de nouvelles perspectives. Il suffit simplement de penser au volume de connaissances qu'une seule application technique telle que celle des rayons X a pu apporter en enseignements aux sciences de la Terre en si peu d'années. Les sites géomorphologiques sont incontestablement une ressource pour la connaissance de l'histoire de la Terre et de la Vie, dont l'étude des secrets n'en est encore qu'à ses débuts. Protéger les sites géomorphologiques revient donc à sauvegarder ces ressources, vecteurs de développement civilisationnel.
Dans cette partie tabulaire du Moyen Atlas, il existe de nombreux géosites, qui, en plus de leur aspect écotouristique, présente une grande valeur géotouristique, Par ailleurs, la jonction entre les scientifiques, les autorités locales et les professionnels du tourisme, peut contribuer d’une manière directe et efficace à promouvoir la valorisation touristique des géosites via le géotourisme. En effet, cette forme de tourisme tend à devenir une composante du développement économique régional, notamment en dehors de la saison d'hiver. Idéalement, l'utilisation touristique des géosites devrait s'accompagner d'un aménagement adéquat des sites géologiques concernés.
3 catégories de paysages et qui sont:
A. Paysages des Zones humides (lacs et sources) qui englobent les geosites suivants:
La réalisation d'un inventaire des sites géomorphologiques se fait à partir d'un recensement informel d'objets géologiques de valeur nationale ou même internationale, qui vise à sensibiliser l'opinion publique au concept de sites géomorphologiques et à la nécessité de protéger ces sites de valeur.
Les milieux écologiques
Thème proposé par Pr. Mohamed ATBIB
Elle se situe au centre et en bordure occidentale du moyen atlas constituée de hauts plateaux karstiques entrecoupés de coulées basaltiques. Ce Moyen atlas tabulaire qui est formé par une succession de causses calcaires diffère très nettement du Moyen atlas plissé à fortes pentes.
Cette différenciation entre le moyen atlas tabulaire et le moyen atlas plissé se retrouve au niveau des sols (sols bruns, sols sur marno-calcaire, sols rouges sur dolomie ou sur calcaire Compact, sols bruns formes sur cendres volcaniques, ou sols formes sur basaltes).
L’ensemble du moyen atlas occidental du piémont aux sommets situés sur les plateaux Subit l’action de deux bioclimats méditerranéens qui se succèdent en altitude
2)- Principaux climaxes forestiers de la région
- Tizi n’tretten (froid plus intense) végétation de haute montagne
- Tizi moucherkour (effet du climat local)
- Afekfak (effet de couloir et d’exposition)
Liste floristique de la région d’Ifrane
Végétation de l’oued tizguite
Phanérophytes
La région d’Ifrane est l’une des plus riches et diversifiées, encore bien conservée, elle présente une multitude de biotopes qui montrent les interactions entre la végétation, les espèces et les conditions du milieu ainsi que les équilibres naturels qui en résultent.
De ce fait c’est un laboratoire vivant .En protégeant ces milieux ; forets, pâturages, prairies,C’est toute l’économie rurale et ce qui en découle qui sont sauvés car toute rupture de l’équilibre naturel qui frappe la végétation, évolue vers un appauvrissement du milieu et un nouvel équilibre moins favorable à la vie que le premier.
Apports des géosciences et retombées géo (éco) touristiques
Institut Scientifique, Département de Géologie, B.P. 703, Agdal, Rabat, Maroc
Le Moyen Atlas est connu par la richesse et la diversité de son patrimoine. Le patrimoine culturel est engendré par la diversité humaine des habitants sédentaires ou semi-nomades. Quant au patrimoine naturel, il est dicté par une nature (biotopes et géotopes) dont l’aspect actuel est l’œuvre des géosciences (géologie, géomorphologie et géographie).
Le Moyen Atlas, élément du domaine des chaînes atlasiques oriental, est organisé en deux ensembles structuraux majeurs : le Moyen Atlas tabulaire (Causses) est composé de plateaux étagés, essentiellement carbonatés (Lias inférieur et moyen) et parsemés de boutonnières paléozoïques, ils sont en partie drapés par les produits du volcanisme mio-plio-quaternaire ; le Moyen Atlas plissé (chaîne moyen atlasique) est structuré en chaînons (rides anticlinales à carbonates liasiques) qui séparent de larges vallées (dépressions synclinales à matériel du Lias supérieur, Jurassique moyen, Crétacé et Mésozoïque ; de lithologie variée) ; ces deux ensembles structuraux sont séparés par un linéament majeur dont la zone de passage est souligné par la ligne de reliefs correspondant à l’Accident nord moyen atlasique.
La structure actuelle du Moyen Atlas est l’aboutissement d’une évolution, complexe et polyphasée, initiée dès les temps triasiques et dont les différentes étapes se sont déroulées durant les temps méso-cénozoïques. Pour illustrer cette géodynamique moyen atlasique, trois exemples sont choisis : le Moyen Atlas tabulaire, le Moyen Atlas plissé et le « district volcanique Azrou-Timahdit ».
1. - le Moyen Atlas tabulaire est organisé en plusieurs unités morpho-structurales que séparent des accidents d’importance régionale. De composition carbonatée (calcaires et dolomies, écosystème récifal à coraux très développé), cet ensemble est caractérisé par un modelé karstique suite à une émersion très prolongée ; d’où l’installation de cours d’eau, lacs et de grottes.
2. - le Moyen Atlas plissé à dépôts de lithologie variée et dont l’âge est jurassique au centre et dans la partie septentrionale ; crétacé et paléogène dans la partie méridionale. Ces changements stratigraphiques reflètent des dépendances paléogéographiques d’abord téthysienne (Jurassique) puis atlantique (Crétacé et Paléogène). La tectonique atlasique, couplée avec une structure préétablie et une lithologie contrastée (marnes et argilites armées de barres carbonatées ou gréseuses), a échafaudée les lignes de reliefs à ossature liasique qui délimitent de larges dépressions synclinales. A ces structures sont subordonnés des accidents transverses et longitudinaux le long desquels se sont injectées les argilites triasico-liasiques et se sont intrudées les intrusions subvolcaniques jurassico-crétacées.
L’évolution géodynamique méso-cénozoïque du Moyen Atlas est régie par plusieurs facteurs dont les actions ont marquées les différentes étapes de cette histoire. Elle a débuté dès les temps triasiques suite à l’individualisation et à l’évolution de bassins de type rift dont la série de remplissage (détritiques grossiers de base et argilites salifères rouges) comporte des manifestations magmatiques, expression du rifting atlasique. Cette première étape est clôturée par le développement de la plate-forme carbonatée liasique dont la dislocation au passage Domérien-Toarcien entraîne l’instauration d’un bassin sur décrochements, organisé en rides anticlinales et en dépocentres. Son comblement (marnes et argilites avec intercalations carbonatées et gréseuses) et sa sénescence (détritiques inférieurs, marnes à gypse et détritiques supérieurs) sont synchrones de la mise en place d’intrusions subvolcaniques responsables de l’apparition du métamorphisme. Les dépôts jurassiques sont caractérisés par un stock biologique, riche et varié, essentiellement à restes d’ossements de vertébrés, céphalopodes, brachiopodes, lamellibranches et bivalves. La troisième étape est représentée par la naissance et la surrection d’une chaîne de montagne intracontinentale ; sur les marges et au sein de laquelle se sont installés des bassins molassiques et lacustres. La structuration de cette chaîne s’est déroulée en quatre phases majeures : la structuration anté-Miocène, liée à la première phase de tectorogenèse atlasique ; l’extension du Miocène supérieur a développée une fracturation intense ; la remobilisation tectorogénique du Pliocène inférieur ; la continuité et l’accentuation du soulèvement orogénique se manifestent au Pliocène moyen-supérieur et au Quaternaire par des manifestations néotectoniques, cette phase se caractérise par une activité magmatique essentiellement effusive, bien exprimée dans le causse entre Azrou et Timahdit.
Le sol et le sous-sol du Moyen Atlas renferment d’importantes ressources naturelles : géomatériaux, richesses minières et énergétiques ainsi que les ressources en eau. Ce patrimoine constitue l’infrastructure de base pour le développement socio-économique de cette région du Maroc.
Les géosciences ont contribué largement dans l’élaboration des reliefs moyen atlasiques, au cours des temps méso-cénozoïques. Ces reliefs, à valeur de mémoire géodynamique, participent à la création de paysages (naturels et culturels) et peuvent avoir une certaine valeur économique. Ce patrimoine géologique particulier est composé de sites et d’objets géologiques divers : les grands types de structures géologiques qui sont bien enregistrées, les grands ensembles sédimentaires, les phénomènes géologiques (volcanisme ancien et récent, métamorphisme, érosion, transport et dépôt des sédiments) qui sont bien exprimés, tous les types de roches qui sont bien représentés, la très grande richesse des gisements paléontologiques et minéralogiques,…
Le Moyen Atlas offre un cadre propice à la pratique de différentes activités touristiques et recèle des atouts favorables pour un géo (éco) tourisme. Le Moyen Atlas est par conséquent une région en pleine expansion touristique, puisqu’il est considéré comme étant la montagne la plus visitée du Maroc ; mais, il reste beaucoup à faire pour la mise en valeur de ce patrimoine encore méconnu par la majorité des opérateurs touristiques.